J'étais descendue lentement de la salle de métamorphose, la tête dans les nuages et les pieds au sol. J'inspirais une telle terreur que même les plus costauds des élèves de ce château s'écartaient de mon chemin, de peur de me bousculer. Froussards. En plus j'attrapais mal à la tête. A dire vrai ils avaient quand même raison de s'écarter de moi, si en plus j'avais mal à la tête je devenais dangereuse. Dommage. J'aurai bien aimé leur balancer un ou deux sorts de magie noire, mais près de la métamorphose je risquais de me prendre une centaine d'heures de retenue. En fait, je pensais à mon père. Bien entendu il ne m'avait jamais confié beaucoup de choses et je le savais : mais il m'envoyait très régulièrement des hiboux avec des livres de potions, de magie, enfin de tout. Il se gardait bien de m'envoyer des livres de magie noire avec les aurors de ce foutu ministère à l'affût : mais bon, ça faisait bien trois semaines qu'il ne m'avait rien envoyé. Bizarre. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.
Mes pas m'avaient mené, par la force de l'habitude, vers les cachots. Ma salle commune se trouvait dans cette partie du château. J'étais assez pensive et fatiguée, et je rêvais de m'allonger sur mon lit douillet à la place d'honneur du dortoir des septième années. Mais une autre pensée me traversa l'esprit : si je devais avoir des nouvelles de mon mangemort de père, qui mieux qu'un mangemort pourrais me renseigner ? Je toquai donc au bureau de mon professeur préféré avant d'entrer sans avoir l'autorisation.
- Bonjour monsieur. Je n'ai plus de nouvelles de mon père. Est-ce que vous en avez, vous ? Je commence à m'inquièter.